Où l'injonction maladive ordinaire à devoir être parfait
Fauteur de troubles (narcissiques) : les réseaux sociaux
Qui s'en passerait aujourd'hui ? Poster son chat, donner son point de vue, partager ses vérités et ses vacances. Éditer ses œuvres.
Oui mais.
Dis moi que tu m'aimes, y à que ça qui m’intéresse
Totalement dans l’air du temps technologique qui n’a pas anticipé le psychologique de ce que mettre en scène voulait dire - avec son lot de conséquences - (s’exposer, c’est s’exposer à la critique), elles nous somment d'entretenir un narcissisme malsain où les likes et les cœurs deviennent la norme, la critique une agression.
Les pensées positives "coûte que coûte" qu’il est de bon ton d'affectionner nourrissent l' autosuffisance, la soumission à qui parle le plus fort, fait valoir un manque cruel de recul et anesthésie le libre-arbitre.
Condamner avec son lot de frictions, de désaccords, d'honnêteté, d'échanges contradictoires, sans faire preuve d'ouverture et de tolérance me parait être l'antichambre d'une collectivité connectée.
Autrefois, nous avions droit à " sois belle et tais-toi "
Aujourd'hui, le maître mot est " sois positif et tais- toi "
Des injonctions qui ravagent l'estime de soi
En tant que coach, je ne peux accepter que sous couvert de pensées positives, les rapports humains en soient arrivés à un tel déni de ce que nous sommes, ce que nous ressentons, ce que nous souhaitons pour nous et avec les autres, ce que nous vivons.
Hier, une personne me sollicitait pour des problèmes liés à son environnement extérieur.
Aujourd'hui, la demande s'est déplacée :
- Ais - je le droit de ressentir tel ou tel sentiment ?
- Suis- je bien légitime de percevoir un inconfort ?
- Est ce que ce n'est pas moi qui aurait un problème ?
- Est-ce que je ne serais pas en train de juger là ? (pas bien, forcément !)
Rassurer avant même d'accompagner
Il me faut alors rassurer : tout va bien. Cela s’appelle Penser. Réfléchir. Écouter son ressenti et vivre ses émotions. Cela passera.
Ce manque de respect élémentaire à notre intégrité que le virtuel nous impose est à mon sens la source de bien des malentendus et de souffrances relationnelles.
Les réseaux sociaux créent de la frustration nous dit-on.
Réseaux sociaux : fléau des temps modernes ?
Il n'y a pas à aller chercher bien loin et surtout pas là où l'on nous dit qu'il faudrait chercher : non, ce n'est pas un problème de vacances, de comparaisons de vie ( celle de l'autre à l'air si fantastique !)
Il faut chercher du côté du déni de soi, de son incapacité, de son interdiction parfois même à se dire, tout simplement. Pour rester dans la course aux likes, nous devons adopter un vernis qui est, par nature, faux et donc frustrant.
Revenir à des rapports humains sains en refusant toute injonction d'aucune sorte est déjà une source de liberté individuelle. Ce que je tente, avec vous, de restaurer.
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